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Loi des rendements croissants

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La loi sur les rendements croissants a été mise en évidence par Adam Smith en 1776 et remise à jour par l'économiste Allyn Young, en 1928. Elle est l'opposé de la loi sur les rendements décroissants qui était établie comme principe inévitable dans la théorie classique et néo-classique. Lorsque la loi sur les rendements décroissants fonctionne, tous les investissements supplémentaires en capital et en main-d'œuvre produisent proportionnellement des rendements inférieurs. Mais, dans le cas de la loi sur les rendements croissants, le rendement est plus que proportionnel. Nassau Senior affirmait qu'il existait une loi universelle de rendements croissants pour l'industrie et une loi des rendements décroissants pour l'agriculture.

Adam Smith avait montré que la productivité d'une entreprise augmente grâce à la division du travail, c'était la loi des rendements croissants. L'économiste, Paul Rosenstein-Rodan, inspiré dans sa jeunesse par l'école autrichienne d'économie, plaide en faveur de programmes d'investissement à grande échelle pour l'industrialisation dans les pays avec un important excédent de main-d'œuvre dans l'agriculture. Il s'agit ainsi de tirer parti des effets de réseau, c'est-à-dire des économies d'échelle et d'envergure, et d'échapper au "piège" du faible niveau d'équilibre.

Piero Sraffa, de l'École de Cambridge avait aussi utilisé le concept de rendements croissants dans deux cas, celui où un facteur de production est infini. Par exemple, un brevet qui permet de produire de 1 à une infinité de produits et dans le cas d'économie d'échelle lorsque le coût fixe est amorti par la production d'une grande quantité de produits et que seul le coût variable influe sur le coût de production. Cette idée est reprise par le biologiste et économiste évolutionnaire, Michael L. Rothschild, avec l'introduction de l'innovation et de la créativité comme facteurs de production à la productivité infinie. Robert Ringer inclut, pour sa part, l'esprit d'entreprise et l'accumulation de l'expérience personnelle du succès comme un facteur à rendements croissants. La théorie du management par la connaissance affirme, également, que les connaissances nouvelles sont inépuisables et qu'elles sont créées à partir de ressources intangibles à rendement croissant.

Exemples de la loi des rendements croissants

  • Technologie : Dans le secteur technologique, lorsque les entreprises investissent davantage dans la recherche et le développement (R&D) pour améliorer leurs produits ou services, elles peuvent constater que chaque dollar supplémentaire investi dans la R&D génère une augmentation plus importante des ventes ou des bénéfices, car cela renforce leur avantage concurrentiel.
  • Éducation : Dans l'éducation, si une école ou une université investit davantage dans la formation des enseignants et les ressources pédagogiques, la qualité de l'enseignement pourrait s'améliorer de manière significative. Cela peut se traduire par une augmentation plus que proportionnelle des performances des élèves.
  • Production en série : Dans la fabrication en série, lorsque l'efficacité de la chaîne de production est améliorée en introduisant des automatisations ou en optimisant les processus, chaque augmentation de la production peut conduire à une réduction des coûts unitaires et à une augmentation de la rentabilité.
  • Économies d'échelle : Lorsqu'une entreprise augmente sa production, elle peut souvent bénéficier d'économies d'échelle, ce qui signifie que les coûts par unité produite diminuent à mesure que la production augmente. Cela peut entraîner des rendements croissants, car une augmentation de la production entraîne une baisse plus que proportionnelle des coûts unitaires.

Bibliographie

  • 1925, F. Y. Edgeworth, "The Laws of Increasing and Diminishing Returns", In: F. Y. Edgeworth, dir., "Papers Relating to Political Economy", Vol 1, London, pp61-99
  • 1928, Allyn Young, "Increasing Returns and Economic Progress", The Economic Journal, Vol 38, n°152, pp527–542
  • 1930, D. H., Robertson, G. F. Shove, Piero Sraffa, "Increasing Returns and the Representative Firm", Economic Journal, Vol XL, pp79-116
  • 1980, A. L. Levine, "Increasing Return, the Competitive Model and the Enigma that was Alfred Marshall", Scottish Journal of Political Economy, Vol 27, pp260-275
  • 1989, W. Brian Arthur, "Competing technologies increasing returns and lock-in by historical events", Economic Journal, Vol 99, n°394, pp116–131
  • 1991,
    • P. Krugman, "Increasing Returns and Economic Geography", Journal of Political Economy, Vol 99, n°3, pp483-499
      • Traduction en français en 1995, In: A. Rallet, A. Torre, dir., "Économie industrielle et économie spatiale", Paris; Economica, pp317-334
    • Paul Romer, "Increasing returns and new developments in the theory of growth", In: W. Barnett et al., dir., "Equilibrium Theory and Applications: Proceedings of the 6th International Symposium in Economic Theory and Econometrics", Cambridge & New York: Cambridge University Press, pp83–110
  • 1994, W. Brian Arthur, "Increasing returns and path dependence in the economy", Ann Arbor: University of Michigan Press
  • 1996, W. Brian Arthur, "Increasing Returns and the Two Worlds of Business", Harvard Business Review, July-Aug, pp100-109
  • 1999, C. Choi, G. Klimis, M. Kretschmer, "Increasing returns and social contagion in cultural industries", British Journal of Management, 10(1), pp61–72


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